C'est aujourd'hui le capitaine Le Goffic seul maître à bord après Dieu du paquebot Ville de Lyon
qui apporte à Gabriel Coatantiec notre rédacteur attitré sa connaissance de la mer
et son expérience des voyages transatlantiques pour la rédaction de cette chronique.
Introduction:
De nombreuses aventures de Tintin se passent sur la mer. Tintin est souvent en pleine action :
prisonnier d'Allan sur le Karaboudjan où il rencontre le capitaine Haddock, se battant avec Chiquito sur le
Pachacamac pour venir en aide au professeur Tournesol, luttant contre un sous-marin sur le Ramona ou s'engageant
comme radio sur le « Speedol Star » pour son enquête au pays de l'Or Noir.
Mais ces voyages en mer s'accompagnent aussi de moment de rêverie, de détente et d'émotion dont voici un dizaine d'exemples.
1) Le début du voyage
Le début d'une croisière ou d'un voyage en mer est toujours excitant. C'est la fièvre du départ, surtout après de longs préparatifs. On a le sentiment que le voyage a enfin commencé : « Nous voilà enfin partis, mon vieux Milou... » dit Tintin sur le Sirius, en arpentant le pont, page 13. C'est aussi ce qu'il dit à bord de l'Aurore, page 22 : « Nous voilà partis, Milou.... »
2) Un peu de farniente
Pendant le voyage sur un paquebot, l'un des agréments est de faire un peu de farniente. Tintin, lors du voyage vers l'Afrique, fait ce que font tous les passagers d'un paquebot : une petite sieste sur le pont... sur une chaise longue appelée « transat » car elle a été en usage au pendant longtemps sur les transatlantiques du type « Normandie ». Milou en fait autant et dort à côté de son maître.
3) Quelle belle croisière
Pendant une croisière un moment privilégié est tout simplement de s'accouder au bastingage et de rêvasser en regardant la mer. « Quelle croisière magnifique, n'est-ce pas, Milou ? » dit Tintin au début des « Cigares du pharaon » . La mer est superbe, le ciel est bleu, le bateau est magnifique, et quelle croisière en effet ! On a la carte du voyage et Tintin décrit les étapes : Aden, Bombay, Colombo puis Singapour, Hong-Kong, et enfin Shangai.
4) Observer la mer
Sur le Ramona, Tintin observe la mer aux jumelles et admire les poissons volants : « Oh! comme c'est gracieux ! On dirait des petites flèches d'argent qui... ». C'est aussi ce qui va lui permettre de repèrer à temps un périscope.
5) Retrouver des amis
Sur le Shéhérazade, bateau de luxe propriété du marquis de Gorgonzola alias Rastapopoulos, la croisière est courte, mais pas désagréable. Tintin retrouve la Casatafiore. Le repas est plutôt bon : poulet et vin rouge, mais les naufragés ne sont pas invités au bal masqué et vont vite être transférés sur un cargo.
6) Le vent du large
Un endroit privilégié pour apprécier le voyage en mer est la proue du bateau, comme le fait Léonardo Di Caprio dans « Titanic », on sent la vitesse du bateau et le vent du large qui fouette le visage : « Quel air pur on respire ici !... L'air vivifiant du large. Un air qui n'a pas encore été respiré par d'autres hommes. » dit Tintin à Milou sur l'Aurore, et Milou de répondre avec malice : « Oui... ça sent le hareng... » (page 22).
7) Sur la passerelle
Un souvenir émouvant, pour les privilégiés, est d'avoir été autorisé par le capitaine à monter sur la passerelle et à tenir la barre. Tintin s'y essaie, mais il doit demander conseil au capitaine à l'approche d'une flottille de pêche (page 15). C'est simple : un coup de sirène et la barre à droite.
8) L'arrivée en vue de la côte
Un moment particulièrement émouvant pour le voyageur d'un paquebot est l'arrivée en vue de la côte. Tout le monde se rend sur le pont pour admirer la terre en vue qui se rapproche. On voit ainsi Tintin sur le bateau blanc, dans Tintin au Congo, désignant la côte (page 9) : « Et voilà l'Afrique, mon brave Milou... » Milou est accoudé au bastingage. Une autre arrivée émouvante est celle en vue de l'île déserte, à la tombée du soir, après des jours et des jours de navigation : dans une image en cinémascope, Tintin et le capitaine, sur la passerelle du Sirius, jumelles à la main, savourent ce moment de joie (page 24) : «La voilà enfin, notre île au trésor !... »
9) Le retour
Un moment toujours très émouvant est le moment de ré-embarquer pour le voyage de retour, surtout s'il s'accompagne d'adieux à des amis :
on voit Tintin essuyer une larme sur le pont en agitant son mouchoir en disant adieu à Shanghai et surtout à Tchang... Tintin le reverra mais c'est une autre histoire !
10) Adieu l'Amérique
C'est le retour à la maison. On est content de partir en voyage, mais on est encore plus content de revenir !... Adieu New York : on entend la sirène du transatlantique, peut être le Normandie. Tintin est sur le pont, silencieux, regardant avec nostalgie s'éloigner l'Amérique.
Conclusion :
Les aventures de Tintin sont donc pour nous l'occasion de faire des voyages en bateau par procuration et de ressentir les joies des différentes étapes de la croisière :
le départ, le voyage, l'arrivée et le retour.
Devinette :
Combien y-a-t'il de vignettes avec l'onomatopée «TOOOOT» (uniquement les sirènes de bateaux) dans les albums de Tintin ?
La réponse est ICI
Le départ vers l'aventure.
L'attaque du sous-marin.
Un peu de repos sur un transat.
Un repas bien mérité.
Le conseil du capitaine.
Arrivée en vue de la côte.
La découverte de l'île.
La sirène du transatlantique.
La voilà enfin, notre île au trésor !...
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