Avant qu'Hergé ne devienne le grand auteur de bande dessinée que l'on connaît, la publicité a fait appel à son talent de graphiste.
Hergé réalise des centaines de publicités : le lettrage et la composition sont toujours au rendez-vous.
Il travaille pour des marques d'amplificateurs (Modulophone, 1930), de tapisseries (J. Lannoy fils, 1928), de magasins de jouets (L'Innovation, 1931).
Son activité devenant très vite importante, il décide de créer une petite société appelée « Atelier Hergé » qui réalise des bandes dessinées
publicitaires comme « Les mésaventures de Jef Debahker » (1930) pour les briquettes Union, « Cet aimable monsieur Mops » pour les grands magasins du bon marché (1931).
Cet aimable monsieur Mops (1931).
En 1932, ce sont les aventures de Antoine, Antoinette, Plouf et Dropsy
pour les bonbons au miel Drops des confiseries Antoine.
Ce travail en parallèle d'illustrateur renforce davantage sa technique et sa précision dans la composition de ses bandes dessinées.
Avec les succès grandissants des albums de Tintin, la publicité va s'intéresser de plus en plus aux personnages de la saga Tintin.
D'où la création, en 1950, des « Studios Hergé », chargés de la réalisation des campagnes publicitaires mettant en scène Tintin et ses amis.
Les produits seront toujours sélectionnés avec soin par Hergé, très prudent en ce domaine.
C'est à cette époque que les éditions du Lombard, en collaboration avec de nombreuses firmes alimentaires,
lancent une vaste opération de promotion s'appuyant sur le système des points à découper : Les chèques Tintin.
L'enfant pouvait trouver dans les emballages des marques de chocolat Poulain, les biscottes Magdeleine, la chicorée Leroux, la moutarde Parisot,
des chèques Tintin qui lui permettait de gagner bon nombre de produits estampillés Tintin (jeu de 7 familles (200 points), jeu de l'oie (140 points),
la série « voir et savoir » (60 points), etc...)
Les personnages de Tintin font de la pub, mais dans les albums de Tintin la publicité est également présente puisque de nombreuses marques apparaissent,
discrètes mais présentes. On peut relever : le lait Lactas, les lunettes Leclerc, les assurances Mondass de Séraphin Lampion, l'apéritif Rossini pour Martini.
On trouve même des affiches : une pub « Indian Railways » dans « Les Cigares du Pharaon », des placards chinois non sous-titrés pour Siemens dans « Le lotus bleu ».
Un des seuls produits à intervenir dans le cours d'une histoire est le tube d'aspirine trouvé par les Dupont dans « L'or noir » et qui leur en fait voir de toutes les couleurs.
Les deux marques les plus présentes dans l'univers d'Hergé sont Brol (qui veut dire en bruxellois « machin », « truc » ou « fourbi ») et le whisky Loch Lomond, très présent
dans « L'île noire » ou encore dans « Tintin et les Picaros ».
Les personnages de Tintin traversent vraiment les générations : Dans les années 60, le grand affichiste Savignac dessinera des affiches pour le produit « Tintin Orange »
mais celui-ci ne verra jamais le jour.
Ensuite de nombreuses campagnes utiliseront dans le courant des années 80/90 les personnages de Tintin dont la plus célèbre pour l'huile « Fruit d'or ».
Hergé est également un illustrateur reconnu :
Durant les années 1920, il illustre des articles et des couvertures de mensuels scouts, comme « le Blé qui lève ».
Quelques années plus tard, en parallèle avec son activité au « Vingtième Siècle », Hergé qui a préservé des rapports étroits avec ses camarades scouts
de Saint-Boniface, fait paraître au sein du « Boy-Scout belge » jusqu'en juillet 1929 et à raison d'une planche par mois, les aventures de Totor.
Ensuite il illustrera « La légende d'Albert I » , « L'oiseau de France » pour Casterman et les très controversées « Fables » de
Robert de Vroylande pour Styx.
L'oiseau de France (1936).