jules rouget
Notre reporter Jules Rouget, avec l'aimable autorisation d' Antoine de Kerversau et Les Contrebandiers Editeurs nous présente la biographie du professeur Hippolyte Bergamotte (1893-1955) l'un des sept membres de l'expédition Sanders-Hardmuth, avec messieurs Cantonneau, Clairmont, Marc Charlet , Hornet, Laubépin.



Hippolyte Bergamotte



Hippolyte Streszincski est né le 2 janvier 1893 à Nancy. Couvé dans une famille bourgeoise d'origine Polonaise, il profita d'une enfance et d'une adolescence studieuses et tranquilles. Son père, prospère notaire local, le destinait à la carrière juridique, mais Hippolyte montra, très tôt, des dons exceptionnels pour l'étude des langues (à seize ans, il en possédait parfaitement quatre).

Après un service militaire qu'il termina au mois de janvier 1914, Hippolyte fut envoyé en Belgique par des parents sentant arriver le drame qui allait ensanglanter l'Europe. Catholiques fervents, ils l'inscrivirent à l'Université Libre de Louvain (Leuwen), lui permettant ainsi de cultiver son goût immodéré et définitif pour les langues, notamment mortes.

Mais le jeune homme n'arriva pas en Belgique n'importe quel jour. Il y débarqua le 23 août 1914, deux jours avant la mise à sac de la célèbre Université par l'armée Allemande. Ce ne sont pas de tels événements qui pouvaient décourager le jeune Hippolyte, homme de solide constitution, doué d'une force étonnante (il fut même champion de France scolaire du lancer de poids, en 1904, catégorie cadet).

C'est aussi dans l'adversité qu'il trouva le creuset idéal pour travailler encore plus dur. Engagé volontaire dans l'armée belge (et versé au Chiffre), il continua ses études dans un milieu étudiant très combatif et concerné (grâce à quoi, en 1919, il obtint la nationalité Belge).

C'est alors qu'il côtoya le jeune et fringant Tryphon Tournesol, démobilisé après que l'explosion d'une grenade lui ait sérieusement endommagé l'appareil auditif, et qui entamait de remarquables recherches en physique fondamentale.

Démobilisé, il se jette, malgré son jeune âge, dans un travail acharné et, étant sûr de la qualité de ses recherches, ne montre aucune peur de vexer une hiérarchie réputée frileuse.

Le premier mémoire publié d'Hippolyte Streszincski, en 1920, «Le Nahualt, essai de grammaticalité verticale» (éd. Plouck, Bruxelles) lui donna l'occasion de prendre le pseudonyme de Bergamotte, en l'honneur de sa ville natale (mais avec deux «T»), son véritable patronyme étant la source de trop de fautes d'orthographe.



Bergamotte présente la momie


Dans un article qui fit grand bruit en 1922, «Du Toltèque pour Leuwen», (Le Clairon du Hainaut, du 15 mars 1922), il prit part à la querelle de la reconstruction de la bibliothèque universitaire de Louvain, s'opposant vertement à l'architecte Whitney Warren, qui avait opté pour un style Flamand néo-renaissant. Il se met ainsi à dos une bonne moitié des enseignants, mais n'en a cure, gagnant une certaine popularité auprès des étudiants.

Ses études enfin terminées, il devient professeur à l'Université Libre de Bruxelles (secteur Langues Tolto-maltèques, ethnologie linguistique). De nomination en nomination, attaquant l'Institution comme une face Nord, il obtiendra les titres de Directeur Adjoint du Muséum (où il côtoya Bruce Hornet), de Membre de l'Académie Royale des Sciences (1940), de Docteur honoris causa de la Sorbonne (1949) et de Cambridge (1950).



la malédiction de Rascar Capac


Les témoignages de ses collègues et étudiants dressent un portrait panégyrique de cet homme, insistant sur la finesse, la gentillesse et les qualités pédagogiques de cette force de la nature prête à abattre toutes les montagnes se dressant devant lui.

Sa belle célébrité auprès du grand public date de son retour de l'expédition Sanders-Hardmuth, et de la publication de trois ouvrages, encore aujourd'hui de référence, «Sciences exactes et langages de l'Ancien Pérou» (éd. Jean et Luc Van Impe, Bruxelles, 1948), «Le Borla, le diadème royal inca» (éd. Luc Van Impe, Bruxelles, 1949) et «Les Momies incas, prières de réincarnation» (éd.Van Impe fils, Bruxelles, 1950).



Rascar Capac le retour


Dès lors, il ne sait plus où donner de la tête, tant on demande, de par le monde, sa compétence et son énergie. Il prend quand même le temps de se marier avec une starlette du cinéma italien, Flora Di Luzio à qui il fait trois enfants en trois ans, juste avant de repartir en Amérique du Sud, pour une série de communications organisées par l'Ambassade de Belgique à Lima.

Et c'est là qu'il trouva la mort, le 25 juin 1955, lors du terrible accident de chemin de fer d'Ayacucho. Selon ses vœux testamentaires, il est enterré dans le cimetière indien de Cuzco.


Bibliographie: L'expédition Sanders-Hardmuth Jean Bernard Pouy Les Contrebandiers Editeurs
les anciens de Louvain

... à l'université libre de Louvain.



les retrouvailles

Deux vieux amis se retrouvent ...



une solide constitution

H.Bergamotte: une force de la nature...!



présentation à H. Bergamotte

Les présentations par Tournesol.



Bergamotte ex champion de lancer de poids

Une poigne de lanceur de poids !



le rire du professeur Bergamotte

Rira bien qui rira le dernier professeur !


bas-relief Inca


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