Nestor évoque pour nous successivement, le personnage, et un épisode traumatisant de sa carrière
au service du capitaine Haddock, il s'agit du séjour au château de Moulinsart du prince Abdallah,
ce petit gredin farceur, qui l'a mené au bord de la dépression.
Abdallah est le fils de Mohammed Ben Kalish Ezab, l'émir du Khemed, capitale Wadesdah.
Il a tout juste six ans quand il entre en scène dans «Tintin au pays de l'or noir» (page 36).
C'est d'ailleurs une façon de parler, car il vient de disparaître, enlevé (on le saura plus tard) par le
professeur Smith, alias Mull pacha, alias docteur Müller.
Le prince est fils unique (heureusement!) et son père, «très papa poule» lui pardonne bien des méfaits,
et le couvre tantôt d'appellations tendres:
«mon petit oiseau en sucre», «ma petite gazelle»,
«mon petit chou à la crème», «mon petit trésor», «cher petit agneau», etc...
tantôt d'épithètes sévères:
«espèce de petit coquin», «misérable petit ver de terre», «petit démon», «petit diablotin» etc...
C'est plutôt cette deuxième catégorie de qualifications qui semble adaptée au cas du jeune Abdallah.
Abdallah apparaît en effet comme le prototype du «sale gosse», multipliant les farces et les caprices,
ne coopérant qu'accidentellement avec ceux qui lui veulent du bien comme dans «Tintin au pays de l'or noir» (pages 49 à 53 et pages 56 à 59).
Selon la propre déclaration de son père l'émir, il a même rendu fou le peintre qui a fait son portrait!
Ce comportement finira par épuiser la patience de Monsieur Tintin ainsi que celle de Monsieur, qui lui administreront l'un et
l'autre une bonne fessée «Tintin au pays de l'or noir» (pages 51 et 58).
Hébergé à Moulinsart, pour cause de coup d'état au Khemed, Abdallah y déploie tous ses talents dans l'album «coke en stock»
(pages 4 à 6 et pages 9 et 14),
provoquant chez Monsieur des réactions analogues à celles de l'émir.
Monsieur passe lui aussi de l'attendrissement à l'exaspération, mais c'est nettement cette dernière attitude qui prédomine!
De manière générale, la figure d'Abdallah semble obséder Monsieur. Ce dernier emporte en Syldavie un appareil photographique
surprise (contenant un serpent à ressort) qu'il a confisqué au jeune prince, il en fera usage
sur le professeur Tournesol pour le tirer de sa léthargie, mais sans succès «objectif Lune» (page 47).
Monsieur fera une dernière fois allusion à l'enfant dans «Tintin au Tibet» (page 4)
«Euh... Mais dites-moi ce n'est pas le genre Abdallah, votre Tchang ?».
Abdallah, lui ne fait pas de jaloux en matière de farces; tout le monde y passe :
Le professeur Smith et ses acolytes (poudre à éternuer, poil à gratter et revolver à encre) «Tintin au pays de l'or noir» (page 47 et 59).
Dans «coke en stock» le professeur Tournesol en fait la «tournoyante expérience» avec ses patins à roulettes directionnels (page 29).
Les Dupondt sont les dindons de la farce «classique» : des vieux journaux pliés et glissés sous la coiffe (page 10)
mais à quelque chose malheur est bon car la lecture du morceau de journal permet à Monsieur Tintin de découvrir qui se cache sous
la mystérieuse signature J.D.M.C.
Même ce pauvre Milou a été déguisé avec le bonnet offert par Zorrino et une couverture ! (page 4)
Moi-même, je n'ai malheureusement pas été épargné, non seulement j'ai été obligé de supporter un campement de bédouins dans le grand salon
(page 6), avec l'odeur du poulet grillé au barbecue, et la fumée dégagée par les narghilés, mais en plus ce «satané gosse» m'a ligoté et baillonné sur une chaise dans
la cuisine du château.
Dans le jeu imaginé par cette «graine de vaurien», mon plumeau représentait le palmier auquel j'étais attaché, en attendant que les crocodiles viennent me dévorer
«coke en stock» (page 29).
De plus, j'ai perdu au moins 15 kilos dans cette histoire...!
Quant à l'impressionnant arsenal de farces et attrapes que le «petit démon» possède, (pistolets à flèches et à eau, masque de tigre, cigarettes-fusées,
coucou à eau, cigares-surprises, et pétards de toutes sortes...), après avoir mûrement réfléchi à la question, je me demande si son fournisseur
n'est pas le Senhor Oliveira da Figueira ?
Il faudra que je fasse part de mes conclusions à Monsieur et à Monsieur Tintin...!
Face au seigneur de la jungle.
La fessée épisode I ... !
La fessée épisode II ... !
Le coup «classique» des vieux journaux.
Et pour le remonter comment fait-on ?
Attention au départ ! Mr le professeur.
C'est aussi votre avis capitaine ?
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