De gueules, au poignard romain d'argent
garni d'or pointe en bas, posé en pal
sur deux clefs d'or passées en sautoir,
au chef deux grappes de raisin du même.
Du latin bel montus « beau mont », la configuration de Beaumont la Chartre, devenu Beaumont sur Dême le 16 août 1955, peut être décrite par un ensemble de petites vallées ; il s'y écoule la Dême autrefois la Domée, le ruisseau de Vauboin : Vaubouan dans le passé, le ruisseau du Porteau, la Rorthre. De chaque côté des vallées sont creusées, dans le tuffeau, de nombreuses grottes ou caves : elles ont servi de refuge à nos ancêtres de la préhistoire. Quelques belles pièces en silex taillé et en pierre polie ont été retrouvées sur la commune. Les caves ont été très longtemps habitées. Avec l'apparition des religions, une vie plus organisée s'est mise en place. On commence le défrichement de la forêt. Des cultes existaient à une époque très reculée, il a été retrouvé les vestiges d'un dolmen au Petit Hêtre.
Au VIIe siècle, il semble que l'évêque du Mans ait créé une paroisse. Vers l'an 1000, une église dédiée à St Pierre est construite avec ouverture d'arcades de style Roman.
Sa réalisation dura plusieurs siècles ; on y vénérait plusieurs reliques : entre autre un os de St Magne martyr, une superbe tête de St Jean, sculptée dans le bois et un tableau sur bois
représentant la Cène. Cette église, inscrite à l'inventaire des monuments historiques, mérite une visite. En 1002, Barthélémy, archevêque de Tours,
autorise la fondation d'un prieuré : les moines de St Julien s'installent à Beaumont. De nombreux conflits vont suivre entre la cure, les moines de St Julien et les
seigneuries de la région. L'évêque du Mans Avigaud donne à la cure tous les droits sur Beaumont ; ensuite Renaud, évêque du Mans abandonne aux moines de St Julien
toutes les coutumes et les droits dont il jouit sur l'abbaye de Beaumont. En 1096, Noël, évêque du Mans, renonce à ses prétentions sur un autre
prieuré : celui de Vaubouan.
A un kilomètre et demi de Beaumont, une chapelle (aujourd'hui détruite) dite de St Jean de Jérusalem appartenant à l'Ordre de Saint-Jean
de Jérusalem appelé aussi Ordre des Hospitaliers et devenu par la suite l'Ordre de Malte est construite, ainsi qu'une petite commanderie (rattachée à la commanderie d'Artins en 1494) également disparue .
Notons également qu'aujourd'hui encore subsistent sur le territoire de Beaumont-sur-Dême des lieux-dits portant les noms de : Saint-Jean, Jérusalem, Jéricho et La Chevalerie
témoins du passage des chevaliers du temple venant des commanderies d'Arville et de Ballan (commune actuelle de Ballan-Miré) et se dirigeant vers le Saint-Sépulcre ou Saint-Jean-d'Acre.
C'est également un passage pour rejoindre la via Turonensis (Voie de Tours GR655) en direction de Saint-Jacques de Compostelle.
Du XIIe au XVe siècle, vont surgir des conflits entre le prieur de Beaumont et les seigneurs de La Chartre au sujet de la possession, droits et bénéfices attachés au prieuré. En 1305, un accord est trouvé entre le seigneur de La Chartre et l'abbaye St Julien, concernant le prieuré de Beaumont. Par la suite l'accord est renouvelé, les sujets de Beaumont sont soumis à divers travaux d'entretien du château de La Chartre. Vers 1467, il semble qu'un pèlerinage a lieu à Notre-Dame de Vaubouan. Du XVe siècle au XVIIIe siècle, la chasse tenait une place importante dans la vie provinciale. C'est à cette époque que le Pavillon de chasse des Hayes fut construit à Beaumont, par Hierome de Berziau, écuyer, et son frère Hurozius de Berziau, chevalier, qui sont protestants, ils y font creuser des souterrains de plusieurs lieues pour se préserver des attaques des catholiques et fuir. Ils vont une première fois échapper aux catholiques, mais seront malgré tout obligés d'abandonner les Hayes en flammes, pour se réfugier à Tours (vers 1560).
Après la promulgation de l'Edit de Nantes en 1598, ils rentrent, le manoir des Hayes est reconstruit, mais Hurozius de Berziau le
quitte pour s'installer dans le château de la Marcellière qu'il à fait bâtir pour s'y retirer, Berziau est l'ami de Sully
et on dit que le roi Henri IV y séjourna. Sous l'ancien régime, diverses seigneuries ont joué un rôle à Beaumont, comme par
exemple au château du Fresnes-Savary, vers 1755, les seigneurs Henri et Pierre Savary puis les seigneurs Dujuglard ; De Pontavice et messire Mathurin Durand,
chevalier du roy, et sa fille Adélaïde, seigneur de Changé et des Perrins. A une époque inconnue, assez reculée, une confrérie de Sainte Agathe fut
fondée dans le but d'être préservé des tempêtes et de la grêle qui ravagea plusieurs fois la contrée ; tous les ans le « bâton » était mis
aux enchères lors d'une cérémonie du « deposuit ».
Notons qu'à la différence des communes voisines qui fêtent la St Vincent, les viticulteurs de Beaumont ont choisi St Sébastien pour patron.
Pusieurs familles se succèdent aux Hayes, (Noble Pierre Corbeau, Jehan Brossard, Noble Péan) jusqu'à ce que le domaine entre dans le patrimoine de la famille de la Bonninière de Beaumont, qui n'est pas étrangère à la paroisse puisqu'installée dans la seigneurie du Fresne-Savary depuis un siècle et demi. En 1804, Jules Bonnin de la Bonninière, comte de Beaumont, chevalier de l'ordre de Malte, conseiller général de la Sarthe, marié avec Rose Préau de la Baraudière en 1794, agrandit le pavillon des Hayes qui devient le château de la Borde (plus souvent appelé château de Beaumont).
Le comte le plus connu, Gustave Auguste, né en 1802, épousa en 1836 Clémentine du Motier de la Fayette, petite-fille du célèbre Général, héros de l'indépendance des États-Unis. Gustave de Beaumont, Procureur du Roi au tribunal de Versailles, se lia d'amitié avec le juge Tocqueville, après un voyage qu'ils firent en Amérique en 1831 pour étudier le système pénitentiaire. Alexis de Tocqueville vint à Beaumont en 1833 écrire son célèbre ouvrage qui fut terminé et édité par Gustave de Beaumont. Celui-ci fut en 1848 représentant de la Sarthe à la Constituante et en 1849 député à la législative. Il abandonne son mandat lorsque Louis-Napoléon devient président de la République et il est arrêté en 1861. A sa sortie de prison, il se retire au château de la Borde ou il finit ses jours en 1866.
Vers 1825, le grand historien Augustin Thierry (1795-1856) vint à Vaubouin où, dans le
calme, il rédigea son oeuvre. Devenu aveugle à 38 ans, il ne cessa cependant de travailler avec des aides.
Le célèbre statisticien et inventeur André Michel Guerry (1802-1866), fut Maire de Beaumont la Chartre de 1846 à 1855.
Marie de la Bonninière, fille d'Antonin de Beaumont et petite-fille de Gustave de Beaumont, épousa le général Hénnocque ; ils eurent trois enfants, dont Madame de Larminat
décédée en mai 1979. Leurs tombeaux se trouvent au cimetière de Beaumont.
La famille Demory est
par la suite devenue propriétaire du château ; à l'occasion du mariage de leur fille, monsieur Demory réalisa un spectacle son et lumière sur la légende du fief.
Le château a été j'usqu'en 2017 la propriété de monsieur
Claes Oldenburg sculpteur américain artiste du mouvement pop art.
Dans un document datant de l'an 1002, on fait état de plusieurs vignobles produisant un bon vin blanc, en 1814 Beaumont comptait encore 103 hectares de vigne.
Après bien des mutations,l'agriculture passe de la polyculture à des productions plus spécialisées : vaches laitières, poulaillers avec label, productions porcines, les productions
céréalières ont également connu un essor important.