Alphonse Dulaurier, l'historien et biographe de réputation internationale, secrétaire perpétuel de la F.I.S
(Fédération Internationale de Sigillographie) de retour d'un voyage en Europe de l'est, nous fait le plaisir de participer de nouveau aux chroniques
de Moulinsart.
Voici de larges extraits de son dernier livre, la biographie du maréchal Miklôs Plekszy-Gladz (1887-1976) l'autocrate Bordure de sinistre mémoire.
Miklôs Plekszy-Gladz naît le 8 décembre 1887 dans le petit village danubien de Krôlbitch, au nord de
l'actuelle Bordurie. Il est le second fils de Tôdor Plekszy-Gladz, laboureur, et de Vera Sztômp, dentellière. Bon élève, il
intègre à douze ans l'école militaire Saint-Boris de Szohôd qu'il quitte sept ans plus tard pour rejoindre la prestigieuse
Garde royale avec le grade de lieutenant. Miklôs est capitaine lorsque la Bordurie entre en guerre contre la Syldavie, en
1912 : il combat avec bravoure et supporte difficilement la rapide défaite de son pays. Trois ans plus tard (sept. 1915), le
royaume bordure s'engage dans la Première Guerre mondiale aux côtés des Empires centraux ; le commandant Plekszy-Gladz participe à de
nombreuses offensives dans les Balkans avant d'être grièvement blessé près de Salonique en septembre 1918.
De retour à Szohôd, capitale de la nouvelle république bordure, l'officier revanchard fréquente les
milieux nationalistes et le parti des Croix noires d'Oskar Bônatsz. Il n'en continue pas moins de
gravir brillamment les échelons militaires : Miklôs reçoit le plumet de colonel en 1929, l'année de son mariage avec l'actrice Yéléna Vlek.
Trois enfants naissent de cette union : Stéphan en 1930, Boris en 1933 et Anasztasia en 1935.
En 1937, Miklôs Plekszy-Gladz est le général le plus influent de l'Etat-major bordure et le principal artisan de la tentative
d'annexion de la Syldavie par son pays (cf. Le Sceptre d'Ottokar).
Limogé par le gouvernement d'inspiration fasciste après cet «Anschluss» manqué, il est incarcéré à la forteresse de Bakhine d'où il parvient à s'évader.
Entré en clandestinité, il s'allie aux marxistes-léninistes et fonde le parti moustachiste, en référence à sa généreuse pilosité.
En 1940, lorsque la Bordurie prête serment d'allégeance à l'Allemagne dont elle accueille les troupes, Plekszy-Gladz lance l'appel de Szohôd (7 juin)
et prend la tête de la résistance communiste.
Maréchal auto proclamé, soutenu par l'URSS, il mène une impitoyable guérilla contre la milice bordure et les troupes de Hitler,
tout en décapitant les autres mouvements de résistance (royaliste, républicain, anarchiste).
Au pouvoir en 1945, Plekszy-Gladz proclame la république populaire, place son pays dans l'orbite soviétique et institue un régime férocement autoritaire.
Il impose à tout homme valide un service militaire de quatre ans. Le Maréchal lance l'année suivante le premier plan quinquennal,
collectivise les terres et s'attache au développement d'une industrie lourde. Il recourt au travail forcé, accompli dans les sinistres camps
d'«éveil démocratique», et fait procéder à des purges massives à l'occasion de procès truqués (1948-1953).
Membre du Komintern, la Bordurie provoque régulièrement des incidents de frontière avec la Syldavie, ennemi héréditaire passé dans le camp occidental.
En ces temps de guerre froide, l'URSS doit régulièrement intervenir pour modérer les instincts belliqueux de son turbulent «petit frère».
En 1952, l'autocrate dissout la Vôlkpolisz pour créer la ZEP
, toute puissante police secrète qu'il confie à son dauphin d'alors, le colonel Sponsz.
Objet d'un culte de la personnalité, le «Guide suprême» impose partout son obsédante moustache. Ses portraits, bustes et statues se multiplient
jusque dans les villages les plus reculés ; son anniversaire donne lieu à d'interminables défilés sur la place Plekszy-Gladz.
En 1954, la Bordurie choque l'opinion internationale en procédant à l'enlèvement de scientifiques occidentaux dans le but de se doter d'armes de
destruction massive (cf. L'Affaire Tournesol).
Ces efforts ne lui permettent cependant pas la maîtrise de l'atome.
En 1956, le totalitarisme moustachiste est à son apogée lorsque Plekszy-Gladz rompt avec l'URSS déstalinisée.
Le dictateur se rapproche un temps de la Chine populaire, puis noue des alliances contre nature, notamment avec le San Théodoros de Tapioca (1969-1974).
En 1963, le XXIème congrès du Parti dénonce toute tentative de «Glasznôst» et condamne sévèrement les dissidents, «valets du Capital».
Cinq ans plus tard, le «Phare des Carpates» fait réprimer dans le sang la tentative d'insurrection populaire du printemps.
En 1975, le géronte désigne pour lui succéder son fils Stéphan, au pouvoir jusqu'à la révolution des jonquilles de 1989.
Le «Grand-Père-du-Peuple» meurt le 11 juillet 1976 d'une indigestion de szlaszeck aux champignons, plat syldave dont il raffolait
dans son palais des bords du Danube.
Les touristes et les nostalgiques du régime peuvent aujourd'hui encore venir se recueillir près de sa dépouille embaumée,
exposée dans l'ancienne salle du trône du château de Szohôd.
Si vous voulez en savoir plus, je ne peux que vivement vous conseiller la lecture des ouvrages
suivants :
Robayez, Benoît, Miklôs le Terrible, le Livre noir du Moustachisme, Fasseuil, 1993.
Castille, Pierre, Oui Plekszy !, (dithyrambes), Fructidor, 1949.
Plekszy-Gladz ép. Sponsz, Anasztasia, Par les moustaches de Papa !, Galiffont, 1990.
Leslie E. Simon,
German Research in world war II
(texte français).
Dulaurier, Alphonse, Plekszy-Gladz, le dernier dictateur, Editions de la garde d'acier, 1972, Szohôd.
Le général, (à droite de l'image), 1937.
La place Plekszy-Gladz à Szohôd.
Le colonel Sponsz chef de la Z.E.P.
La carte de la ZEP du colonel Sponsz.
Objet d'un culte de la personnalité ...
Des armes de destruction massive ...
Des savants occidentaux enlevés !!
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