titre echo de Sanfacion

Mobilisation

Générale


Conflit avec le San Théodoros

À la suite d'un incident de frontière au niveau du désert du Gran Chapo et dont Tintin 
est le héros involontaire, la guerre est sur le point d'éclater avec le pays voisin, les deux camps étant encouragés par les marchands d'armes qui veulent vendre leur arsenal.


Les opinions publiques sont chauffées à blanc, et l'on peut voir des pancartes montrant de féroces caricatures du général Alcazar.

caricature du général Alcazar foto © Ramon Bada.

Heureusement, de nouvelles études ayant montré l'absence d'enjeu pétrolier, un accord de paix est envisagé entre le Général Alcazar et le Général Mogador.

Alonzo Perez.



                                Quid d'un cessez-le-feu ?

Un cessez-le-feu ne signifie pas pour autant la paix, mais il permet souvent le retour temporaire à la sécurité et dure de ce fait parfois bien plus longtemps que ce qui est prévu initialement. Les belligérants sont ainsi officiellement en conflit tant qu'un traité de paix n'a pas été signé.


Qui est Basil Bazaroff ?

Date et lieu de naissance : 6 octobre 1849, Empire ottoman Basil Bazaroff est un marchand d'armes d'origine grec et un financier ayant plusieurs nationalités, directeur et président de la société Vicking arms co ldt durant la Première Guerre mondiale. Suite à des renseignements venus de Belgique (agence Dupond et Dupont) sise à Bruxelles Il semble bien que le sieur Basil Bazaroff soit également le pourvoyeur en armes de l'infâme général Alcazar.
Si cette information était confirmée, ce serait une ingérence inacceptable dans le conflit.



C'est la guerre !

Munie d'engins motorisés, l'armée san-théodorienne tente une attaque brusquée

Mais nos vaillantes troupes
arrêtent l'ennemi et lui inflige de lourdes pertes


Tous à Las Dopicos ! foto © Ramon Bada.

Histoire, allusions socio-politiques et géo-politiques

Hergé a dépeint le San Theodoros, pays fictif, à l'aide de clichés (de façon plus marquée dans l'Oreille cassée) et d'allusions à la situation socio-politique de l'Amérique latine (de façon plus marquée dans Tintin et les Picaros). Ainsi l'armée théodorienne suit le cliché de l'« armée mexicaine » : plus de colonels que de caporaux, tandis que le nom du libérateur du San Theodoros, le général Olivaro, est une allusion à Simón Bolívar, « libérateur » d'une partie de l'Amérique du Sud. Le centre-ville de Tapiocapolis qui sert de façade au pays, et qui cache la misère de la population rappelle le Brésil des années 1970 et sa capitale Brasilia améliorée par l'architecture d'Oscar Niemeyer. Dans Tintin et les Picaros, le contexte politique du San Theodoros est clairement inspiré de la Guerre froide. La direction du pays alterne au gré des coups d'État : le général Tapioca, converti en surface à la pensée de Plekszy-Gladz, est soutenu par la Bordurie  (qui elle-même est une parodie des dictatures fascistes ou communistes selon les albums). Le général Alcazar, lui, serait soutenu en sous-main par l'International Banana Company, faisant allusion à l'United Fruit Company, entreprise américaine, alors que ses guérilleros ont des allures cubaines.

Attitude des militaires

Dans L'Oreille Cassée, lorsqu'un militaire survient lors de l'exécution de Tintin et annonce le coup d'État du général Alcazar face au général Tapioca, le peloton d'exécution s'exclame « À mort le Tyran » à propos de Tapioca et Tintin est immédiatement gracié. Mais lorsqu'un second militaire surgit dans la minute pour cette fois annoncer le renversement d'Alcazar, au peloton de crier « À mort le Tyran » en parlant d'Alcazar et Tintin est de nouveau condamné à mort. De la même manière, dans Tintin et les Picaros, à l'annonce du coup d'état, les anciens soldats de Tapioca sont enthousiastes à l'idée de fusiller un chef d'État déchu. Ce gag souligne l'attachement de Hergé à démontrer que les révolutions qu'il évoque ainsi ne sont que brouillons idéologiques au sein du peuple, et que la bonne idéologie est celle du vainqueur. C'est ainsi la révolution d'une élite militaire et non du peuple. Hergé fait ici peut-être référence à la révolution soviétique car, comme Tintin au pays des Soviets l'avait montré, il fit preuve pendant l'avant guerre d'un anticommunisme farouche.

Personnalité des dictateurs

Au début de l'album Tintin et les Picaros, Tintin mentionne le fait que Tapioca est un horrible tyran, au point d'avoir renommé la capitale à son nom. Toutefois Alcazar fait ensuite de même au lieu de rétablir l'ancien nom. Humainement, Alcazar est plutôt sympathique — il risque sa vie pour venir secourir Tintin alors qu'il est l'homme le plus recherché du pays. Malgré cela, Haddock souhaite rester neutre dans les affaires politiques, et Tintin répond qu'ils soutiennent Alcazar uniquement pour sauver les Dupondt et la Castafiore. Ces amis de Tintin étaient d'ailleurs menacés uniquement à cause de la rancune du conseiller bordure de Tapioca envers Tintin. De plus, rien ne change vraiment pour les habitants du pays : le parallèle entre la première et la dernière case de l'album Tintin et les Picaros en est un témoignage flagrant. Dans la dernière case, les nouveaux vêtements des policiers, qui maintenant portent la barbe, est une claire allusion à Cuba et donc à l'exportation de sa révolution à d'autres pays d'Amérique latine, comme le Nicaragua. Le message de l'auteur est sans doute que le régime politique change, mais pas la vie et la misère et que les dictateurs sont cyniques et n'ont aucun attachement idéologique.

Membres du gouvernement et de l'armée

Cabinet Tapioca
Colonel Jimenez : colonel de l'armée régulière Colonel Fernandez : colonel en fuite Colonel Alvarez : colonel aide de camp du général Tapioca Colonel Esponja : colonel, conseiller technique au ministère de l'Intérieur.

Administration Alcazar
Colonel puis caporal Diaz : colonel aide de camp du général Alcazar puis caporal (renégat) de l'armée Colonel Tintin : colonel aide de camp du général Alcazar, successeur du colonel Diaz Colonel Juanitos : colonel de l'armée

Jules Rouget enviado especial.


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